Sortie en 2019 avec un prix s’affichant à près de 4 000 euros le boitier nu, le Sony A7R IV possède quelques similarités avec l’A7R III. Ils sont tous deux dotés de la stabilisation sur 5 axes et supportent la vidéo 4K 30p. La version Mark IV a subi quelques modifications internes à commencer par son capteur qui passe de 42 Mpx à 61 Mpx. Concernant l’aspect général de l’appareil, des changements sont également visibles.
La première modification constatée est la poignée qui gagne quelques millimètres pour améliorer la prise en main de l’appareil. Sa molette arrière a légèrement grandi, tout comme le joystick et le bouton pour l’autofocus. Un bouton de verrouillage pour la compensation d’exposition fait aussi son apparition.
Il n’y a pas que le capteur qui a été boosté sur ce modèle. Le viseur électronique est monté à 5,76 Mpx et fait partie des mieux définis sur le marché. Il est à la fois large et lumineux, mais ne pourra pas atteindre la même vitesse que le Sony A9.
Son écran est semblable à celui de son prédécesseur, le Sony Alpha 7R III, avec une définition de 1,44 million de points. Il est tactile, mais ne permet pas de naviguer dans les menus. Ce qui est dommage, car ces derniers, étant très complets, sont toujours aussi compliqués.
Vous pourrez également vous perdre dans le nombre de possibilités de personnalisation qu’offre l’appareil. Certains boutons, comme l’autofocus ou la position bas de la molette, sont par exemple modifiables. Des boutons de raccourcis sont aussi disponibles sur le dessus de l’appareil et sur sa face arrière.
Au niveau de la connectique, il n’y a plus de verrouillage sur la trappe d’accès de l’emplacement du stockage, mais un deuxième port compatible UHS-II fait son apparition. Pour le reste, il y a le port USB-C 3.1 permettant la recharge, vous avez également la HDMI et les ports casque ainsi que l’entrée pour micro 3,5 mm. La connexion sans fil a obtenu une légère amélioration avec le Wifi désormais compatible à 5 Ghz.
L’appareil utilise le même modèle de batterie que son prédécesseur, le NP-FZ100. Elle permettra de prendre près de 530 clichés avec le viseur électronique ou 670 clichés si vous utilisez uniquement la visée par écran. Pour les enregistrements vidéo, elle peut tenir jusqu’à 90 min avec le viseur électronique et 105 min avec la visée par l’écran. Si l’autonomie d’une batterie ne vous suffit pas, vous aurez la possibilité d’en utiliser 4 avec l’adaptateur NPA-MQZ1K.
Réactivité
Avec tous ces pixels à gérer, il serait facile de croire que le Sony A7R IV pourrait fonctionner moins vite que ses prédécesseurs. Son processeur BionzX arrive à suivre le rythme et permet à l’appareil d’atteindre un haut niveau de réactivité. En dépit de la taille des images générées, l’appareil est capable de réaliser une rafale de 10 images par seconde.
Ce rythme est soutenu même lorsque l’autofocus est activé. La mémoire tampon autorise même jusqu’à 70 vues, que ce soit en image ou en JPEG. Avec une carte UHS-II, les prises de vue s’enchaîneront encore plus vite. Il faudra néanmoins faire attention au stockage, car il risque de se remplir rapidement.
Le Sony A7R IV est plus rapide que son prédécesseur surtout au niveau de l’AF. Ce dernier se débrouille mieux dans des conditions de basse luminosité. Il utilise 567 points avec la détection par phase et 425 points avec la détection par contraste.
Pour suivre les sujets à l’aide d’un tracking simple ou en utilisant l’Eye AF (suivi de l’œil), l’A7R IV est presque aussi performant que le Sony A9. Le suivi de l’œil reste d’ailleurs disponible même lors des enregistrements vidéo en 4K. Il sera même possible de faire un suivi à partir de l’œil gauche ou droit uniquement, selon votre choix.
Il n’y a pas que les sujets humains qui pourront être suivis avec précision. L’intelligence artificielle accompagnant ce modèle a été améliorée de manière à reconnaître certains animaux. Il vous sera de ce fait possible d’améliorer la mise au point sur votre chien ou votre chat. Bien que cette technologie ne soit pas parfaite, elle peut s’avérer utile dans certaines situations.
Qualité image
La définition du capteur n’est pas le seul facteur influant sur la qualité d’une image, mais il faut avouer que l’apport conséquent de qualité dû à ce capteur impressionnant de 61 Mpx est indéniable. La présence de la stabilisation joue aussi un rôle dans la qualité globale de l’image. Avec un capteur doté d’une si grande définition, le moindre mouvement peut facilement nuire au rendu de l’image.
Le capteur du Sony A7R IV est un full frame rétro éclairé et ne dispose pas de filtre passe-bas. À la base, il peut travailler de 100 à 32 000 ISO. Cette plage peut s’étendre de 50 à 104 000 ISO. Pour les valeurs en dessous de 12 800 ISO, le bruit est bien maitrisé même si la perte graduelle de qualité commence à 400 ISO. En dessous de 3 200 ISO, les images restent bonnes et il ne sera pas nécessaire d’envisager des retouches. Vers 6 400, la qualité est toujours tenue, mais en effectuant un post traitement, les images seront encore meilleures.
En ce qui concerne la latitude d’exposition, le Sony A7R IV s’en sort assez bien comparé à certains de ses concurrents. Dans les hautes lumières, là où il est toujours difficile d’opérer, il peut conserver les informations jusqu’à +2 IL. En poussant à +2,3 IL, les dérives colorimétriques se font plus présentes. La limite maximale à ne pas dépasser sera de +3 IL.
Au niveau des basses lumières, l’appareil est tout aussi performant. À -2 IL, les images sont encore bonnes et il sera possible de pousser jusqu’à -3 IL sans que les grains ne soient importants. Vers -4 IL, le bruit chromatique et les grains commenceront à être plus présents. De ce fait, il sera impossible de dépasser -5 IL.
Un mode Crop APS-C permet de rogner les images avec un coefficient de 1,5x. Cela permet de réduire la définition du fichier à 26 Mpx, mais le mode le plus impressionnant sur cet appareil reste certainement la haute résolution. Celle-ci permet d’atteindre une définition d’image de 240 Mpx nécessitant une rafale de 16 images. Pour obtenir un résultat encore plus riche en détails, il est recommandé d’utilise le format RAW. L’appareil supporte d’ailleurs les RAW en 14 bits. Ce mode était déjà présent sur le modèle précédent et n’a pas subi de grande amélioration. Il faudra toujours passer par le logiciel Imaging Edge pour assembler les photos en une seule. Il faut noter que quelques défauts peuvent se présenter aléatoirement sur le résultat final.
Étant donné la taille impressionnante des fichiers exploités, il faudra une machine puissante pour que le traitement des images se fasse vite. Si vous vous demandez à quoi peut servir une telle définition d’image, Sony a une réponse. Selon le constructeur, elle pourra servir pour la photographie d’architecture ou d’œuvre d’art.
Qualité vidéo
Au niveau de la vidéo, le Sony A7R IV ne propose pas de grande nouveauté. Les apports sont mineurs par rapport à ce qu’avait offert l’A7R III. Si vous avez apprécié les vidéos sur ce dernier, vous ne serez pas vraiment déçu. En revanche, vous le serez si vous avez espéré quelques choses de réellement innovantes.
La 4K est toujours disponible, mais ne dépassera pas les 30ips et le recadrage reste important. En 4 K, le rolling shutter est aussi mal contrôlé. La FHD pourra monter jusqu’à 120 ips sans qu’il y ait de recadrage. Le S-Log3, S-Log2, HLG1-3 ainsi que d’autres profils colorimétriques seront présents. À l’aide de la griffe porte accessoire, il sera possible d’utiliser divers matériels tels que le micro Sony ECM B1M pour un son de meilleure qualité.
La seule nouveauté est la détection de visage et de l’œil qui fonctionnent parfaitement en vidéo. C’est certainement la première fois que ce mode est disponible sur un enregistrement vidéo. Pour le déclencher, il suffit de toucher le sujet à suivre sur l’écran. Dans l’ensemble, les vidéos capturées avec le Sony A7R IV sont de bonne qualité et pourront disposer d’un meilleur rendu à l’aide d’un post traitement.
Conclusion
Le Sony A7R IV est sortie uniquement pour permettre à Sony de garder une longueur d’avance sur la concurrence. Après avoir dominé longtemps sur le marché des full frames, il ne compte laisser personne le battre dans la course à la haute définition.
En plus d’utiliser un capteur full frame, il dispose d’une définition surpassant tous les modèles proposés par ses concurrents à sa sortie. Les améliorations par rapport à l’A7R III sont mineures, mais permettent au modèle d’être un hybride de haute qualité.
En photo, le mode haute définition à 240 Mpx est toujours aussi impressionnant. Au niveau de la vidéo, il est resté simple avec une 4K à seulement 30 ips. L’AF en temps réel en vidéo est une nouveauté qui pourra faire oublier les quelques manques de l’appareil.
Ce modèle d’appareil photo se destine tout particulièrement aux photographes avancés et experts et qui ont la capacité de débourser un peu moins de 4 000 euros pour son acquisition. Avec ses options et ses fonctionnalités, c’est aussi un appareil parfait pour capturer les sujets en mouvement. Vue la complexité de sa prise en main et de ses menus, il n’est pas recommandé pour les personnes qui s’initient à la photographie.