Les appareils à capteur full-frame sont souvent très chers. À sa sortie, le Canon EOS 80D Mark II valait près de 2 000 euros. Ce qui le plaçait comme concurrent direct du Pentax K-1. Actuellement, le boitier est bien plus abordable et peut s’obtenir pour 1 300 euros. Le Canon EOS 6D Mark II conserve un aspect proche des modèles de la marque. Comparé à un hybride ou un compact, l’appareil est imposant, d’autant plus qu’il utilise un grand capteur 24 x 36. Cette taille lui offre l’avantage d’avoir une poignée suffisamment grande pour faciliter sa prise en main. Il est possible d’utiliser un grip pour rendre encore plus agréable son utilisation si vous utilisez un gros objectif.
La disposition des touches est semblable à celle du Canon EOS 6D. Sur un côté, il y a la molette des modes qui est verrouillable. Vous y trouverez les habituels modes P, Av, Tv et M ainsi que des modes personnalisables. Sur le côté opposé se trouve l’écran de rappel rétroéclairé. En dessous de ce dernier se trouvent des touches d’accès rapides (AF, ISO…). Sur la face avant de l’appareil, il y a les autres touches (la roue directionnelle, le menu rapide, la mémorisation d’exposition, etc.).
Le viseur optique de l’appareil est imposant. C’est pour cette raison qu’un flash n’a pas pu être intégré au boitier. Le viseur utilise un pentaprisme et procure un certain confort pendant son utilisation. Le petit bémol, c’est son champ de vision qui est à 98 %. Mais cette valeur peut être amplement satisfaisante dans de nombreux cas.
L’écran arrière fait partie des changements importants sur ce modèle Mark II du 6D de Canon. Il est monté sur une rotule et peut s’orienter sur 360 °. Il est également tactile et multitouche, ce qui facilite la navigation dans les menus. Avec une définition à 1,04 million de points, il est confortable à utiliser en mode live view. Dommage que la fonction tactile ne permette pas de choisir un collimateur AF lors de la visée optique.
Étant donné le prix de l’appareil, les utilisateurs auraient certainement apprécié la présence d’un port secondaire pour carte mémoire sur ce modèle Canon. Un port pour casque aurait également été le bienvenu. Pour le reste, il n’y a pas à se plaindre, car le HDMI, l’USB, le Wi-fi et le NFC sont disponibles. L’autonomie de l’appareil est aussi satisfaisante avec près de 1 000 clichés par charge.
Au niveau des menus, les habitués de la marque et les débutants ne seront pas perdus. L’interface de l’appareil est rangée d’une manière logique, ce qui permet de trouver facilement les options recherchées. Si toutes les fonctions disposaient d’informations d’aide, la navigation aurait pu être meilleure.
Réactivité
Le Canon EOS 6D Mark II a subi quelques améliorations internes par rapport au 6D. Il est équipé d’un processeur Digic 7 plus performant. La technologie Dual AF pixel fait également son apparition. Le nombre de collimateurs sur l’appareil a évolué et est passé de 11 à 45.
Parmi ces 45 collimateurs, des collimateurs croisés ont été placés sur le plan horizontal et vertical. En utilisant un téléconverstisseur avec une ouverture de f/8, seuls 27 d’entre eux sont utilisables. D’autre part, les collimateurs sont concentrés sur le centre du champ couvert, ce qui vous oblige à bien choisir votre cadrage.
En tant que reflex, c’est surtout avec la visée optique que ce modèle devrait exprimer toute sa puissance. Ce n’est pas vraiment le cas, car avec ce mode de visée, l’autofocus se montre un peu lent surtout en basse lumière. Le fait qu’il opère en trois temps pousse l’appareil à ralentir lorsque le point de focus est perdu.
Avec la visée par écran (le live view), l’autofocus agit différemment, ce qui le rend plus performant. L’écran est de bonne qualité et orientable, ce qui fait que même les utilisateurs d’hybrides peuvent être séduits. Le point faible de l’appareil reste les basses lumières où il est un peu lent en toute circonstance.
Avec toutes ces améliorations, l’EOS 6D Mark II gagne en réactivité. La latence entre deux images est réduite et les rafales se sont légèrement améliorées. Sa vitesse d’obturateur est de 1/4000 s, ce qui se situe dans la moyenne pour les appareils d’entrée de gamme. Le boitier est capable de prendre jusqu’à 6,5 images par seconde, soit deux images de plus que son prédécesseur. La mémoire tampon permet de prendre jusqu’à 21 en format RAW successifs.
En JPEG, une baisse significative est constatée, car la mémoire tampon ne permet de prendre que 150 JPEG contre 1 250 sur le premier 6D. De plus, l’UHS-II n’est pas supporté alors que cela aurait pu aider l’appareil à faire mieux. Malgré son gain de performance au niveau de la rafale, ce modèle n’est pas tout à fait taillé pour les photographies sportives.
Qualité photo
Le Canon EOS 6D Mark II utilise un capteur CMOS 24 x 36 mm de 26 Mpx. Ce dernier permet de créer des images de définition 6240 x 4160 pixels. Notez qu’il utilise un filtre passe-bas ainsi qu’une matrice de Bayer et travaille avec un capteur Digic 7. Ce dernier point lui permet logiquement d’obtenir des images au minimum aussi bonnes que sur un 6D classique.
La plage de sensibilité est comprise entre 100 et 4 000 ISO et peut être étendue de 50 à 102 400 ISO. Pour obtenir des images sans aucun défaut, vous pouvez travailler avec 1 600 ISO. En augmentant à 3 200 ISO, quelques bruits et lissages se font sentir, mais il n’y a encore rien de grave. Les algorithmes de correction d’images de l’appareil vous permettent même d’exploiter correctement des images à 6 400 ISO.
Si vous devez monter à 12 800 ISO, vous obtiendrez toujours de bonnes images, mais un post-traitement peut être requis. Au-delà de 25 600 ISO, la perte de détail est plus importante et les images sont inexploitables. Les occasions qui vous pousseront à utiliser la valeur de 102 400 ISO sont assez rares.
Même s’il est minime, le gain de qualité par rapport au 6D existe. Avec les JPEG, l’appareil s’en sort bien même s’il a tendance à offrir des images plus saturées. Les options de corrections embarquées permettent de corriger les problèmes de vignettages, distorsions et autres. Ces diverses corrections ne sont optimales qu’avec un objectif compatible. Pour obtenir un rendu plus fidèle à vos goûts, vous aurez à passer par les RAW et à effectuer quelques traitements avec un bon logiciel de retouche photo.
La dynamique du capteur vous permet de capturer un assez important nombre d’informations. Cette dynamique est estimée à 5 IL approximativement et permet de bien travailler avec les sujets contrastés. Dans les ombres, le maximum est de -3 IL et dans les hautes lumières la dynamique est de +2 IL.
Qualité vidéo
Aucun appareil n’est parfait et malgré les nombreuses améliorations dont bénéficie le Canon EOS 6D Mark II, il subsiste des points qui déçoivent. Il y a, par exemple, la vidéo 4K qui est toujours absente. Pour profiter de la 4K, il faut passer par la fonctionnalité timelapse du boitier. Ce qui est dommage, car il existe des modèles moins chers qui offrent cette fonctionnalité en vidéo.
L’appareil se contente de la Full HD 1920 x 1080 sous différentes cadences (60, 50, 30, 25 et 24 p). Les enregistrements restent de bonne qualité, tout comme les photos. Pour améliorer le rendu, vous pouvez utiliser la stabilisation électronique sur 5 axes disponible uniquement en vidéo. Lorsqu’elle est activée, vous obtenez des images recadrées à 90 %. Avec l’option « optimisée » de la stabilisation, vous obtenez de meilleures images, mais avec un recadrage de 70 %.
Avec son écran tactile et orientable, le Canon EOS 6D Mark II offre une bonne expérience d’utilisation durant les enregistrements. La sélection des collimateurs est simplifiée, de même que le basculement d’une zone de mise au point vers une autre. Le suivi est plus fluide grâce à la technologie Dual Pixel.
Pour lancer un enregistrement, vous pouvez utiliser n’importe quel mode PASM. Pour avoir un contrôle sur la vitesse d’obturation, l’ouverture et la sensibilité, vous pouvez passer par le mode M. Notez qu’il est impossible d’enregistrer une photo pendant l’enregistrement.
Conclusion
Le nouveau capteur de plus grande définition, le processeur plus performant ainsi que l’amélioration du module AF profitent au Canon EOS 6D Mark II. L’appareil est plus réactif et permet de prendre des images de grande qualité. Mais quelques défauts persistent à l’exemple de l’absence de la prise casque, du second port pour carte et du support de la 4K.
Il est vrai que les nouveautés qu’offre l’appareil sont intéressantes, mais elles peuvent ne pas être suffisantes pour inciter les utilisateurs du 6D à passer vers le Mark II. Même l’apparition de l’écran tactile orientable peut ne pas être un argument suffisant. Les personnes désireuses de se convertir au reflex avec un capteur plein format peuvent en revanche être séduites par ce modèle.