Sorti à 4 100 euros, le Canon EOS 5D Mark IV est désormais accessible à partir de 2300 euros . À première vue, son design ressemble à celui du Canon EOS 5D Mark III. Mais il reste moins large et est également plus léger que son prédécesseur. Le boitier a été renforcé et ne craint pas les éclaboussures d’eau et l’infiltration de poussières. Les touches qui étaient déjà présentes sur le Mark III sont encore disponibles.
Le barillet pour les modes P, A, S et M se situe sur l’une des épaules de l’appareil. Un bouton poussoir permet de verrouiller l’appareil. Les modes bulbe et A+ sont présents ainsi que les boutons personnalisables C1, C2 et C3. Les autres touches à côté de l’écran conservent la même disposition que sur le Mark III. Seul un bouton permettant de modifier le mode de zone AF fait son apparition en dessous du joystick.
Les menus sont bien organisés et les options importantes disposent de leurs propres onglets. Les options pour la vidéo sont par exemple, rangées dans un onglet spécifique. Pour avoir accès au menu rapide, il y a la touche physique Q. De nombreuses touches physiques sont personnalisables afin de vous aider à appliquer rapidement les paramètres de vos choix.
La fonctionnalité tactile est très appréciée des utilisateurs et Canon a fait un bon choix en en équipant son boitier. Vous pouvez naviguer dans les menus ou sélectionner la zone AF en utilisant votre doigt. L’écran qui n’est pas orientable est le seul inconvénient, d’autant que le menu n’effectue pas de rotation lorsque vous utilisez l’appareil en mode portrait.
La connectique de l’appareil est très complète, car vous avez le HDMI, l’USB, le port télécommande et les ports pour micro stéréo et casque. Pour les connexions sans fil, le Wifi et le GPS sont disponibles. À l’aide de l’application Camera Connect, vous pouvez contrôler l’appareil à distance. Les options disponibles pour le contrôle à distance sont nombreuses, mais limitées.
Pour ce qui est de son autonomie, le boitier peut offrir jusqu’à 900 clichés à l’aide de sa batterie LP-E6. Pour étendre cette durée d’utilisation, vous pouvez vous équiper d’une poignée BG-E20 disponible à moins de 400 euros. Les modifications qui ont été effectuées sur le boitier ne lui permettent pas d’utiliser le BG-E11 du Mark III.
Réactivité
Le Canon EOS 5D Mark IV gagne en performance, car il hérite du module d’autofocus du 1 DX Mark II, un modèle professionnel. Ce module est plus sensible étant donné qu’il fonctionne jusqu’à -3 IL. 61 collimateurs sont disponibles, dont 41 sont croisés et 5 sont en double croix. Tous ces points AF sont présents jusqu’à une ouverture de f/8. Cela vous permet d’utiliser l’appareil à pleine performance avec un télézoom muni de multiplicateurs de focale.
Le système d’autofocus est bien plus performant comparé à celui du Mark III. De plus, il dispose d’un processeur dédié, un DIGIC 6. Pour traiter les données principales, l’appareil utilise un DIGIC 6+ qui est plus puissant. L’appareil utilise également le Dual Pixel AF, une technologie déjà présente sur le 7D Mark II et qui améliore la vitesse de mise au point de l’appareil.
Le gain de performance se voit avec une mise sous tension rapide, une latence réduite entre deux images et une vitesse de mise au point acceptable. Ce n’est que dans les basses lumières que la lenteur de l’appareil se fait ressentir. Dans l’ensemble, l’AF tend à satisfaire même si sa zone de couverture est un peu réduite.
Lors d’un suivi de sujet, l’AF perd rarement sa cible, même durant une rafale. La cadence de cette dernière est de 7 images par seconde. Le gain est minime par rapport au Mark III qui est capable d’une rafale de 6 ips.
La mémoire tampon a aussi obtenu une légère amélioration en passant de 18 à 21 RAW successif. L’avantage c’est que les images ont une plus grande définition. Avec le JPEG, le nombre de clichés est illimité. Pour gagner en réactivité, vous pouvez utiliser une carte de classe UHS-I.
Qualité photo
Le Canon EOS 5D Mark IV utilise un capteur plein format de plus grande définition (30,4 Mpx) doté d’un filtre passe-bas. La plage de sensibilité dans laquelle il travaille est comprise entre 100 et 32 000 ISO. Cette valeur peut être étendue de 50 à 102 400 ISO.
En dessous de 1 600 ISO, il n’y a aucun reproche à faire sur la qualité des photos. Les grains sont absents et les couleurs sont bien reproduites. Jusqu’à 3 200 ISO, la qualité est conservée même si quelques imperfections se font remarquer. À 6 400 ISO, les images restent encore bonnes même si les détails les plus fins commencent à se perdre.
Ce n’est que vers 12 800 ISO que la perte de qualité commence à être plus évidente. Il y a plus de bruits et les détails s’embrouillent. Vers 25 600 ISO, les détails sont complètement effacés par le lissage et les grains nuisent à l’aspect général de l’image.
Les valeurs supérieures à 32 000 ISO sont à utiliser dans de rares cas, car elles dégradent fortement l’image. À 51 200 ISO, bien que le grain soit dominant, l’image conserve une certaine uniformité. Ce qui permet de la sauver à l’aide d’un post-traitement avec un format RAW.
Pour ceux qui aiment travailler avec les RAW, notez que Canon a équipé ce modèle Mark IV d’une nouvelle technologie : le Dual Pixel RAW (DPR). Pour résumer, c’est une technique qui enregistre les RAW de sorte à offrir un post-traitement plus souple. Divers logiciels peuvent également suivre l’appareil afin de faciliter le post-traitement.
Parmi ces logiciels, il y a le Digital Photo Professionnal (DPP) pouvant lire le format CR2 du boitier et servant pour le développement. Il y a aussi l’EOS Utility qui regroupe des logiciels aux fonctions utilitaires, dont le WFT Utility qui permet de transférer plus facilement les fichiers par Wifi.
Le capteur dispose d’une latitude d’exposition qui lui permet surtout de mieux capturer les détails en sous-exposition. En basse lumière, il est possible de récupérer des détails à -3 voire même -4 IL. Dans les hautes lumières, le bruit commence à être visible à partir de 1,6 IL. Cette valeur n’est que légèrement améliorée si vous faites appel au DPR.
Qualité vidéo
Le Canon EOS 5D Mark II a apporté une grande fraicheur à la série 5D avec ses nombreuses nouveautés. Le Mark III s’est ensuite contenté d’améliorer la formule proposée par son prédécesseur. Le franchissement d’un plus grand cap a été attendu sur le 5D Mark IV, mais ce ne fut pas tout à fait le cas.
Le Canon EOS 5D Mark IV a introduit la 4K dans son option vidéo. Il s’agit toutefois de l’UHD 3840 x 2160 et non de la vraie 4K ciné. Même si cette définition vidéo reste intéressante, son utilisation nécessite un recadrage important. De plus, le codec utilisé par le boitier (le M-JPEG) n’est pas tout à fait optimisé. Le débit des vidéos est de 500 Mb/s, ce qui consomme beaucoup d’espace. La concurrence est pourtant capable d’offrir la 4K avec un débit de 100 Mb/s.
La Full HD est disponible sur le boitier en format Mp4 et MOV. Différentes cadences peuvent être utilisées, allant de 60 ips à 24 ips. Pour atteindre la cadence de 120 ips, vous devez passer par la HD 1280 x 720 p.
Actuellement, il existe une version améliorée du Canon EOS 5D Mark IV. Cette nouvelle version du boitier dispose d’un support Canon Log (C-Log) intégré. Si vous avez une ancienne version, vous pouvez obtenir ce support C-Log via une mise à jour. Les vidéastes sont ceux qui apprécieront cette mise à jour accessible à partir de 99 euros environ.
Notez qu’aucun lien de téléchargement pour la mise à jour n’est disponible. Pour l’obtenir, vous devez envoyer votre boitier chez Canon. Quand il vous sera rendu, le C-Log y sera disponible. Avec un enregistrement en C-Log, les enregistrements auront un rendu moins plat avec plus d’informations capturées. En l’absence du C-Log, vos enregistrements auront l’impression d’être en manque de couleur et de contraste.
Conclusion
Le Canon EOS 5D Mark IV est un appareil qui a su intégrer les exigences de la modernité. Il s’équipe ainsi d’un capteur de grande définition, d’un module AF réactif, d’un écran tactile, d’une connectique moderne et de la vidéo 4K. La qualité de ses photos est excellente et pour plaire au vidéaste, Canon a même décidé de sortir une mise à jour pour le support du Canon Log.
Malgré ses nombreux points positifs, il reste tout de même quelques points qui l’empêchent d’atteindre la perfection. Il y a par exemple, le recadrage important en 4K. D’autres petits détails peuvent aussi ennuyer, à l’exemple de l’écran non orientable ou le DRP qui ne semble pas tout à fait performant.