Astrophotographie : nos conseils pour bien débuter
En parcourant le Net, vous avez certainement dû déjà voir de nombreuses photographies qui mettent en avant la beauté de la voie lactée ou d’un ciel étoilé. Derrière ces images particulièrement poétiques se cache une discipline photographique particulière qui n’est autre que l’astrophotographie. Contrairement à ce que vous pensez, il n’est pas nécessaire d’investir dans du matériel de pointe pour réussir à capturer les meilleurs instants de la nuit. Vous devez simplement être prêt à vous investir personnellement et également disposer des bonnes bases pour commencer.
Sommaire :
Le choix du matériel
Certaines idées reçues tendent à vous faire croire que pour réussir à capter la beauté de la voie l’actée et immortaliser une partie de l’univers, vous devez disposer d’un télescope ou d’un appareil similaire. En réalité, la plupart des appareils photo peuvent servir en astrophotographie. Il suffit de disposer d’un bon appareil (même un boîtier diurne) 📷 sur lequel la mise au point automatique est disponible et de vous munir de quelques accessoires classiques pour prendre en photo la galaxie et ses nébuleuses.
Quel appareil photo ?
L’idéal pour faire de l’astrophotographie c’est d’utiliser un appareil qui dispose d’une mise au point manuelle et qui soit capable de réaliser des expositions assez longues (plus de 30 secondes). Vous seriez surpris d’apprendre qu’en astrophoto, les boîtiers d’entrée et de moyenne gamme parviennent souvent à s’en tirer aussi bien que les modèles haut de gamme 😮.
Bon nombre d’amateurs se sont lancés dans l’astrophotographie en usant par exemple du Canon EOS 350D. Le capteur APS-C de ce dernier ne présente que 8 Mpx, ce qui le rend assez sensible. C’est donc un bon modèle pour commencer votre initiation.
Au fil des années, des améliorations ont été apportées aux capteurs qui équipent les appareils numériques si bien que vous avez aujourd’hui un choix de boîtiers beaucoup plus vaste. Il vous est par exemple possible d’opter pour un EOS 350D ou un EOS 1200D. Les EOS 50D et 60 Da sont également de bons choix, car ce sont des appareils qui disposent d’une meilleure résistance aux conditions de la nuit (autonomie, humidité) 💧.
Si vous êtes déterminé à vous spécialiser dans l’astrophotographie et que vous êtes prêt à y mettre le prix, vous pouvez opter pour des modèles un peu plus performants. Vous pouvez par exemple utiliser un Canon EOS 6D, un Nikon D750 ou pourquoi pas le Sony A7s. Pour aller plus loin dans votre pratique, vous pouvez aussi opter pour certains appareils tels que le QHY 163M ou encore le ZWO ASI 1600.
Quel objectif ?
Pour réduire le plus possible la durée d’exposition de vos photos, utilisez un objectif qui dispose d’une très grande ouverture. Réaliser une astrophoto en grand champ implique généralement une trentaine de minutes d’exposition et une ouverture à f/2,8. Avec une ouverture à f/4, la durée d’exposition devra être d’une heure. Elle passera à 2 heures si l’ouverture choisie est à f/5,6 et si vous appliquez une ouverture à f/8, la durée d’exposition sera de 4 heures.
Face à ce constat, il est donc plus intéressant d’utiliser un objectif avec au moins une ouverture à f/4. Le mieux si vous débutez en astrophotographie serait d’opter pour des objectifs grands-angles (compris entre 17 et 35 mm) 😉.
D’autre part, vous devez savoir que l’astrophotographie met en lumière tous les défauts de votre objectif. Comme les étoiles forment de petits points lumineux très ponctuels, elles auront tendance à faire ressortir des aberrations diverses sur les images (vignetage, astigmatisme, coma, etc.). Afin d’obtenir de meilleurs clichés, vous aurez besoin de fermer un ou deux diaphragmes sur votre objectif.
Quelle monture ?
Afin d’obtenir des images de grande qualité, vous aurez impérativement besoin d’une monture avec suivi. Cette dernière vous sera également utile si vous comptez superposer vos clicher. En photographie, la monture équatoriale (planche équatoriale ou monture allemande) est le type de monture que vous devez utiliser. Si vous êtes un photographe nomade, vous pouvez opter pour un modèle portable capable de fournir des résultats intéressants avec des focales de 300 mm.
Il vous est par exemple possible d’utiliser la monture allemande Skywatcher Star Adventurer ou encore la Vixen Polarie.
Notez que la longueur de la focale induit une importante densité de pixels. Ce qui implique une plus longue durée d’exposition, d’où la nécessité d’avoir un alignement polaire très précis 🤔. Pour commencer en astrophotographie, vous pouvez vous faire la main avec des focales en dessous de 50 mm.
Quid du choix de trépied ?
Le trépied est un outil qui vous sera indispensable pour soutenir votre équipement lorsque vous effectuez l’astrophotographie. Celui-ci doit notamment être stable, de bonne qualité et résistant face aux conditions de la nuit. L’idéal serait d’opter pour un trépied disposant d’une capacité de charge comprise entre 8 à 10 kg 💪. Dans la mesure du possible, il est préférable de choisir un modèle en bois ou en carbone, car ce sont ceux qui peuvent facilement absorber les vibrations.
Vous pouvez par exemple utiliser un trépied Berlebach Report 102 en bois, dont la capacité de charge est évaluée à 18 kg ou encore le trépied en carbone Manfrotto 475B qui peut supporter jusqu’à 12 kg.
Ceux qui veulent se professionnaliser dans l’astrophotographie peuvent quant à eux, opter directement pour des montures plus performantes, que ce soit dans le suivi ou l’emport de poids. Certains modèles disposent même de trépieds spécifiques. C’est par exemple le cas du SkyWatcher AZ-EQ6 GT, SkyWatcher AZ-EQ5 GT PRO ou encore de l’Avalon M-Zero.
Les notions de base à connaître
Le réglage de l’ISO est le premier point que vous devrez contrôler. Avec un boîtier full-frame récent, il vous est tout à fait possible de monter jusqu’à 6 400 ISO. Pour bien commencer, il est toutefois préférable d’effectuer votre première session avec une sensibilité à 1 600 avant de monter dans des valeurs plus élevées.
Pour capter le plus de lumière possible, vous devrez travailler à pleine ouverture. Il vous faudra donc apprendre à bien connaître votre appareil afin de mieux déterminer à quel moment vous devrez fermer ou ouvrir le diaphragme durant les sessions.
Pour éviter d’avoir des filets d’étoiles 💫, il vous faudra maîtriser le temps de pose en astrophotographie. Si par exemple vous voulez photographier des étoiles ponctuelles avec un 50 mm, vous devrez effectuer un temps de pose de 12 secondes au maximum. Si vous voulez au contraire avoir des filets d’étoiles, le temps de pose devra logiquement être supérieur à 12 secondes.
D’autre part, l’autofocus ne vous sera pas d’une grande aide. Vous devrez donc apprendre à faire manuellement vos mises au point si vous voulez percer en astrophotographie. Si votre appareil dispose d’un mode live-view, il vous est possible de l’utiliser. Et enfin, pensez à désactiver le mirror lock-up ainsi que les fonctions anti-bruit de votre boîtier 👌.