Ce Canon EOS 6D Mark II a des lignes plus douces, et un volume un peu plus important que son aîné, le Canon EOS 6D. L’ADN de la marque est conservé, même si le modèle se rapproche un peu plus d’un Canon EOS 80D. La disposition des touches est la même que sur son prédécesseur. Il conserve aussi quelques défauts provenant du 6D à l’exemple de l’absence de joystick ou de flash intégré. Le viseur étant trop imposant, le flash n’a pas eu sa place sur l’appareil.
Sur l’une des épaules, l’écran secondaire est toujours disponible et permet de visualiser les paramètres en cours sans avoir à passer par l’écran principal. Sur l’épaule gauche, la molette pour le mode PASM est présente. Cette molette est verrouillable afin d’éviter les changements de mode non intentionnel.
Le viseur est confortable même s’il ne couvre pas la totalité du champ (environ 98 %). L’écran est quant à lui, doté d’une définition de 1,04 million de points avec une diagonale de 7,7 cm. Il a évolué d’une manière notable, car il est désormais posé sur une rotule à 360 °. Il est également tactile et multitouche afin de permettre la sélection du collimateur AF lors des prises de vue.
Notez qu’il est impossible de modifier le collimateur AF tout en se servant du viseur optique. Pour utiliser cette fonctionnalité tactile, il faut passer en mode live view, ce qui n’est pas si désagréable. L’affichage sur l’écran est de bonne qualité et le mode live view est suffisamment réactif.
Seule une luminosité externe trop importante vous empêchera de profiter de la qualité de cet écran. Pour naviguer dans les menus, vous pouvez utiliser la fonction tactile ou la roue multidirectionnelle. Les menus sont bien rangés, mais une aide à propos des options disponibles aurait été la bienvenue.
Au niveau de la connectique, ce modèle fait l’impasse sur un deuxième emplacement pour le stockage. Les modèles rivaux comme le Pentax K-1 et le Nikon D750 sont pourtant capables d’en proposer avec un prix assez similaire à celui du Canon EOS 6D Mark II. La prise casque est aussi absente, mais les autres ports sont complets. Vous avez droit au HDMI, au port USB et à la prise micro.
En ce qui concerne les connexions sans fil, le GPS, le Bluetooth, le Wifi et la NFC sont disponibles. Ces derniers vous permettent de transférer des fichiers ou de contrôler l’appareil à distance. En ce qui concerne l’autonomie, le 6D II utilise une batterie LP-E6N lui permettant d’offrir plus de 500 clichés. Dans l’ensemble, le 6D Mark II ne présente pas grand-chose qui peut marquer les esprits. Il reste malgré tout un appareil fiable qui peut plaire tant aux débutants qu’aux plus connaisseurs.
Réactivité
Le processeur qui équipe le Canon EOS 6D Mark II est un Digic 7, lui-même accompagné de la technologie Dual AF Pixel. L’amélioration du nombre de collimateurs, qui est désormais à 45, permet à l’appareil de gagner en réactivité. En visée optique ou en live view, le gain est remarquable. L’autofocus fonctionne correctement, que ce soit pour les sujets statiques ou les sujets en mouvement.
Les 45 zones ne recouvrent pas la totalité du champ. Si le sujet à filmer est bien au centre, il n’y aura aucun problème. En revanche, s’il est situé sur les bords, vous aurez besoin d’ajuster un peu votre prise de vue. Avec le mode live view, ce petit souci est inexistant et l’appareil fonctionne presque comme un hybride tant il est réactif.
En basse lumière, la visée optique est ralentie. Dès que le point est perdu, l’autofocus ralentit la cadence de l’appareil. Avec le live view, c’est le capteur qui prend le relais, ce qui permet d’obtenir des affichages homogènes. La technologie hybride utilisant la détection de phase et la détection de contraste est utilisée, ce qui donne accès à 63 collimateurs. D’autre part, la détection de visage n’est disponible qu’avec le mode live view.
Pour les rafales, vous avez droit à près de 5 images par seconde, un gain minime par rapport au 6D original. Ce record est aussi moins impressionnant que sur le Sony Alpha 7S, mais proche de celui du Nikon D750. La mémoire tampon permet à l’appareil de prendre jusqu’à 150 JPEG ou 21 RAW. Avec ces performances, ce modèle ne peut pas vraiment servir pour les photographies sportives. Ses performances restent néanmoins suffisantes pour la majorité des utilisateurs.
Qualité photo
Le Canon EOS 6D Mark II est équipé d’un capteur 24 x 36 à 26 Mpx. Sa sensibilité ISO est comprise entre 100 et 40 000. Tout comme pour l’EOS 6D, cette valeur peut être étendue sur une plage allant de 50 à 102 400 ISO. L’appareil dispose d’une bonne montée en ISO et les détails sur les images sont généralement bien retranscrits. Tout comme son prédécesseur, l’appareil reste performant lorsqu’il s’agit de travailler en basse lumière avec la visée par écran.
Avec les valeurs en dessous de 1 600 ISO, la qualité des images est optimale. Ce n’est qu’en dépassant les 3 200 ISO que le lissage commence à être visible. Les dégradations ne sont pas importantes jusqu’à 6 400 ISO. En poussant à 12 800 ISO, vous avez même des images qui sont encore de bonne facture.
En dépassant 25 600 ISO, la dénaturation se ressent de plus en plus et les détails les plus fins deviennent indiscernables. La plage standard de l’appareil s’arrête à 40 000, une valeur à laquelle le lissage appliqué aux JPEG est encore plus évident. Pour obtenir de meilleurs résultats, le mieux est de passer par un post traitement avec un logiciel de retouche photo Photoshop en version gratuite. Logiquement la valeur étendue de 102 400 ISO ne permet pas de récupérer des images exploitables.
Comparé à un 6D, le gain de qualité des images est présent même s’il n’est pas vraiment remarquable. Grâce à son nouveau processeur, le traitement des JPEG a été amélioré. L’appareil peut corriger automatiquement les distorsions, les aberrations chromatiques ainsi que les divers effets liés à l’optique. Le rendu peut paraitre assez plat comparé à ce que propose ses concurrents (le D750 ou le Pentax K-1).
Le mode de balance des blancs automatique adopte le système utilisé par les hybrides Canon modernes. Ce système consiste à prioriser le blanc, permettant ainsi d’obtenir un rendu plus réaliste. Il convient pour les photos en intérieur afin de limiter les tonalités trop vivides.
En ce qui concerne la latitude d’exposition, les RAW offrent environ une plage dynamique de 5 IL. Sur un capteur full frame, ce résultat n’est pas tout à fait satisfaisant. Il sera heureusement possible de rattraper certains détails lors de la post-production.
Qualité vidéo
Canon a décidé de ne pas inclure les vidéos 4K sur ce modèle et de réserver cette option pour ses boitiers plus haut de gamme. Ce choix a été bien pensé vu que ses modèles concurrents ne proposent également pas cette option. Pour profiter de la 4K, il faut passer par le mode timelapse.
La résolution maximale disponible sur le Canon EOS 6D Mark II est donc la Full HD 1920 x 1020. Celle-ci peut être en 60, 50, 30, 25 ou 24p. Si la vidéo est assez classique, elle profite malgré tout d’une stabilisation électronique sur 5 axes.
Cette stabilisation est moins efficace qu’une stabilisation physique, mais elle réalise un bon travail. Deux options sont disponibles pour cette stabilisation. La première est l’option « activée » qui crée un recadrage de 90 %. La deuxième est l’option « optimisée » qui entraine un recadrage de 70 %.
Quel que soit le mode PASM en cours, l’enregistrement vidéo peut être lancé. Avec le mode manuel, il est possible d’avoir plus de contrôle sur l’enregistrement (sensibilité, vitesse et ouverture). D’autre part, L’AF très réactif en vidéo, ce qui permet de basculer rapidement d’une mise au point à une autre. Dans l’ensemble, la qualité vidéo est aussi bonne qu’en photo. Le seul reproche qui peut lui être fait, c’est son manque de dynamisme dans les forts contrastes.
Conclusion
Comparé au 6D, de nombreuses mises à jour ont été appliquées en ce qui concerne le matériel. Le Canon 6D Mark II est doté d’un capteur de meilleure définition et d’un processeur plus rapide. Au niveau de la réactivité, le gain n’est pas impressionnant. Il en est de même pour la qualité des photos et des vidéos.
La nouveauté la plus appréciable sur l’appareil reste son écran qui est désormais orientable et tactile. Cela peut s’avérer très pratique lors des prises de vue qui nécessitent de se placer sous un angle difficile (en macro par exemple). Ce gain en matière de confort d’utilisation peut ne pas être suffisant pour pousser les utilisateurs de 6D à basculer vers un boitier Mark II.
Les boîtiers avec capteurs 24 x 36 sont en général assez chers, ce qui explique le prix du 6D Mark II malgré son manque de grande innovation. Vu le prix de l’appareil, les utilisateurs peuvent regretter l’absence d’un second emplacement pour mémoire, l’absence de port casque et l’absence de 4K.