Le Sony Alpha a9 II est sorti en octobre 2019, environ deux ans après l’Alpha 9. Son prix de lancement était de 5 400 euros environ, un prix qui le place logiquement parmi les appareils très haut de gamme. Les nouveautés ne se remarquent pas réellement sur le design, car il reprend de nombreuses caractéristiques des précédents boitiers Sony. C’est surtout au niveau des fonctionnalités que le changement se fait sentir.
L’A9 II dispose d’une ergonomie améliorée par rapport à son prédécesseur. Ses boutons et ses molettes sont mieux disposés afin de permettre une meilleure manipulation de l’appareil tout en gardant l’œil sur le viseur. Quelques retouches ont aussi été faites sur le déclencheur et la molette afin de les rendre plus adaptés pour un usage sur le terrain. Sa tropicalisation est plus poussée pour éviter que l’eau et la poussière ne pénètrent par ses joints ou par ses ports pour stockage.
Le viseur électronique n’a pas évolué et reste à 3,69 millions de points avec un agrandissement de 0,78 x. Il est possible de le personnaliser et de choisir entre un taux de rafraichissement de 60 et 120 images par seconde. Même si ce viseur est de bonne qualité, l’A9 II aurait pu être meilleur avec un viseur semblable à celui du Sony A7R IV avec 5,76 millions de points.
Son écran est le même que celui de l’A9, avec 1,4 million de points et une capacité à s’incliner verticalement à l’aide d’une double charnière. Malgré les nombreux modèles qui se sont succédé, il faut noter que l’écran tactile est toujours sous-exploité.
L’une des fonctionnalités qui font de cet appareil un bon outil pour un journaliste est la mémorisation vocale. Il devient possible d’accompagner chaque photo d’un mémo vocal de 60 secondes. Ces mémos pourront ensuite être écoutés durant la visualisation des photos. Ils pourront aussi être retranscrits sous forme de textes à l’aide de l’application Imaging Edge. Le texte sera alors inscrit dans les métadonnées de la photo.
Pour transférer les fichiers plus rapidement, le Sony Alpha a9 II est doté d’un nouveau port Ethernet Gigabit avec le support du standard 1 000 BASE-T. Avec l’ajout du support des protocoles FTPS et du Wifi supportant désormais la bande de 5 GHz, les transferts sont encore plus rapides. Les interactions à distance avec un PC ont été améliorées en réduisant les retards lors de l’utilisation de l’application « Remote Camera Tool ».
Le support de l’UHS-II pour les deux emplacements mémoire est un autre point positif sur l’appareil. L’USB est monté à la version 3.2 et il devient possible de recharger l’appareil via le port USB-C. En ce qui concerne l’autonomie, c’est la même batterie NP-FZ100 que sur son prédécesseur qui sera utilisée. Elle permet de réaliser près de 500 photos avec le viseur électronique et 690 photos si vous utilisez la visée par écran. Une nouvelle poignée verticale, le Sony VG-C4EM, est utilisable avec l’appareil.
Réactivité
Étant destiné à des photographes professionnels, le Sony Alpha a9 II ne déçoitpas au niveau de la réactivité. Son capteur BSI Exmor de 24 Mpx est doté d’une mémoire DRAM intégrée lui permettant d’effectuer des traitements plus rapides. Le processeur utilisé par l’appareil est quant à lui, un Bionz X, c’est-à-dire, le même que sur l’A9.
Ce modèle se démarque facilement de son ainé avec sa vitesse de rafale pouvant atteindre 10 ips et son obturateur mécanique. La cadence peut monter jusqu’à 20 ips lorsque l’obturateur électronique est utilisé sans qu’il y ait de voile noire.
La mémoire tampon permet de prendre 361 JPEG ou 239 RAW. Avec le mode JPEG + RAW, la capacité diminue à 120 images et avec des RAW non compressés, elle est à 131 photos. Les photos d’une même rafale seront regroupées afin de faciliter leur visualisation.
Son obturateur mécanique est limité à une vitesse maximale de 1/8000 s. Il est doté du même système anti-vibration présent sur l’A7R IV. En plus d’atténuer le bruit électronique, il offre une plus longue durabilité à l’obturateur. Pour atteindre 1/32000 s, il faut passer par l’obturateur électronique.
L’autofocus de l’appareil utilise une combinaison de détection de phase à 693 points et une détection de contraste à 425 points. Ce dernier s’avère très utile lorsqu’il faut travailler en basse luminosité. Ce système hybride était déjà présent sur les précédents modèles tels que le Sony Alpha 7R IV. La différence c’est que le Sony Alpha 9 Mark II bénéficie d’une mise à jour récente au niveau du logiciel.
L’autofocus de ce modèle est plus performant lorsqu’il s’agit de suivre un sujet en mouvement (animal ou humain). Le réglage de la mise en au point permet à l’appareil d’effectuer jusqu’à 60 calculs par seconde. La fonctionnalité « Real-time Eye AF » met en évidence l’avancée de cet appareil en matière d’intelligence artificielle.
Qualité photo
Le capteur utilise un filtre passe-bas et peut travailler au minimum à 100 et au maximum à 25 600 ISO avec l’obturateur mécanique. Si l’obturateur mécanique est utilisé, l’ISO max peut atteindre 51 200 ISO. Ces valeurs de bases peuvent être étendues manuellement pour varier de 50 à 204 800 ISO, mais avec l’obturateur électronique seulement. Les fichiers générés sont de 12,9 Mb en JPEG et de 23,9 Mb en RAW.
L’appareil dispose d’une bonne montée en ISO, car le bruit est inexistant lorsque l’appareil travaille entre 50 et 6 400 ISO. Entre 12 800 et 25 600 ISO, le bruit est plus présent, mais les résultats n’en sont pas moins satisfaisants. Pour les valeurs entre 51 200 et 102 400 ISO, les images sont de moins en moins bonnes. Ces valeurs sont surtout réservées pour les situations d’urgence. Ce n’est qu’en dépassant les 102 400 ISO que les résultats photo deviennent inutilisables.
Pour améliorer le niveau de détails sur les ombres sur certaines scènes contrastées, il est possible d’utiliser le DRO (Dynamic Range Optmizer). Avec la HDR (High Dynamic Range), le contraste peut également être amélioré en combinant plusieurs images d’une même scène avec des expositions variées.
La stabilisation du capteur sur 5 axes accompagnant les boîtiers récents de Sony est toujours présente. Elle permet de gagner jusqu’à 5,5 stops. D’une manière générale, les photos produites ont un bon rendu et c’est surtout en format RAW que la qualité est la plus visible. Il devient aussi possible d’utiliser les filtres créatifs et les effets photo pour obtenir des résultats variés.
Qualité vidéo
Même si le Sony Alpha a9 II est un appareil qui est destiné principalement à la photographie, il n’a pas délaissé la vidéo pour autant. Au niveau de la qualité, il offre le maximum du standard actuel à savoir la vidéo 4K à 30 ips. Celle-ci se fait sans aucun recadrage. La Full HD à 120 ips en 100 Mbits/s est toujours disponible, de même que le format Super 35 mm.
L’AF vidéo de l’A9 était déjà performante et il était difficile de penser qu’il pourrait encore s’améliorer. Pourtant, grâce à la mise à jour logiciel du Sony A9 Mark II, l’AF est devenu encore plus rapide et précis. Pour le suivi des sujets, il ne semble souffrir d’aucun ralentissement. C’est entre autres, un excellent appareil photo pour les mariages si vous voulez enregistrer des belles séquences vidéo et capturer d’excellents clichés.
Avec le Real-Time Eye AF, il est possible de suivre un sujet humain en repérant ses yeux. Pour activer cette fonction, il suffit de toucher le sujet cible sur l’écran tactile. Le suivi de sujet est assez intelligent pour maintenir le focus même si un obstacle vient à passer entre le sujet et l’appareil.
Le seul point négatif est l’absence des profils S-Log et du mode HLG. Néanmoins, une griffe porte accessoire est présente afin de pouvoir utiliser différents outils multimédia. Il est par exemple, possible de connecter un adaptateur microphone XLR et d’utiliser le Sony XLR-K3M pour obtenir un son de meilleure qualité. Sinon, la prise micro standard est toujours disponible pour les enregistrements sonores même si l’appareil possède un micro intégré.
Conclusion
Le Sony Alpha a9 II avec ses 24 Mpx, n’est certainement pas l’appareil avec la meilleure résolution du moment. Il a surtout été créé pour répondre aux exigences des photographes journalistes en termes de réactivité. Sa vitesse d’exécution et ses rafales en font un bon outil pour couvrir des évènements sportifs ou pour réaliser des photographies animalières en milieu sauvage. Les nombreux plus comme la connectivité améliorée et les mémos audio sur les photos permettent à cet appareil de surpasser son prédécesseur.
Le premier point qui impressionne est sa rafale qui peut aller jusqu’à 20 ips avec l’obturateur électronique. Il y a ensuite son autofocus qui est plus performant que ce soit en vidéo en photo. Pour le cas des photos, la montée en ISO est impressionnante, car même à 25 600 ISO, les résultats obtenus peuvent être acceptables. En vidéo, il n’y pas de véritables innovations, mais le fait de pouvoir utiliser la griffe porte accessoire reste un plus.
Quelques points ternissent la qualité globale de l’appareil à commencer par son écran tactile qui est toujours peu exploité. Il y a aussi les menus qui ne sont pas rangés de façon très logique. Pour ce qui est du prix, même si le tarif de départ à plus de 5 000 euros a légèrement baissé, à environ 4 000 euros, ce modèle reste assez cher. Il n’est pas recommandé si vous êtes un simple baroudeur qui ne n’utilise les appareils photo que pour le plaisir.