Le premier Sony RX10 faisait partie des rares bridges à la fois professionnels et compacts. Le Mark II, apparu après lui, a apporté quelques touches de nouveauté sans pour autant le remplacer. Avec l’arrivée du Mark III, Sony propose un nouveau bridge qui conserve le même niveau d’excellence que ses prédécesseurs.
Si les bridges ont pour habitude d’être considérés comme des appareils grand public, ce n’est pas vraiment le cas pour ce Sony RX10 III. Avec un prix actuel allant aux alentours de 1 200 euros (lancé à 1 600 euros), il est clairement destiné aux professionnels.
Si son design global se rapproche de celui du RX10, il semble légèrement plus grand que ce dernier. La différence de taille se situe surtout au niveau de son objectif Zeiss Vario-Sonnar T* 24-600 mm f/2,4-4 25x. Celui-ci est plus grand et semble concurrencer les appareils aux meilleurs zooms du moment.
Parmi les nouveautés sur cet objectif, à part sa taille plus imposante, il y a l’ajout d’une bague de mise au point dédiée. Celle-ci est agréable à utiliser et permet d’effectuer des mises au point très précises. La mise au point DMF est toujours disponible et peut s’activer via le commutateur en façade. Une touche présente sur la gauche de l’objectif permet aussi de verrouiller la mise au point.
L’ergonomie de l’appareil a été améliorée grâce à quelques changements. Une seconde touche C2 personnalisable vient par exemple, s’ajouter à la touche C. L’emplacement du flash a légèrement changé et des modifications ont été apportées afin de l’empêcher de buter avec l’objectif. Son viseur OLED est plus grand et dispose d’une résolution de 2,35 millions de points. Il est également plus clair.
L’un des points qui n’a pas changé sur ce modèle, c’est son écran de 7,5 cm de diagonale avec 1 228 800 points. Bien qu’il ne soit toujours pas tactile, il reste orientable. Son mécanisme a été modifié pour en faciliter sa manipulation. Mais il faut noter que cela l’a rendu un peu plus fragile.
La manière dont les menus sont organisés est l’autre point qui n’a pas beaucoup changé sur l’appareil. Les nouveaux venus auront toujours du mal à comprendre la logique dont certains sous-menus sont classés.
L’autonomie de l’appareil est aussi un peu décevante avec seulement 350 vues environ alors qu’il est destiné à un usage professionnel. Il utilise un accumulateur FP-W50 de 1020 mAh et vous aurez probablement besoin de deux de ces accumulateurs si vous comptez utiliser intensivement l’appareil. Un autre point décevant sera l’absence de chargeur. Comme Sony n’a pas jugé bon d’en fournir avec l’appareil, vous devrez l’acheter séparément.
Ayant une connectique complète, l’appareil vous fera oublier les quelques défauts qui sont recensés. Les prises pour casque et micro, la prise HDMI et l’USB 2.0 sont en effet présentes. Le Wifi permettra les connexions à distance et sera accompagné du NFC. Toutefois, un seul emplacement pour le stockage est disponible. Ce dernier est compatible avec la SD, SDHC et SDXC.
Réactivité
Le Sony RX10 III est équipé du processeur Bionz X, utilisé par tous les boitiers de Sony depuis 2013. Celui-ci est censé permettre aux boîtiers de Sony d’améliorer leur réactivité, ce qui n’était pas toujours le cas. Avec le Sony RX10 III, ce processeur semble être bien exploité.
Le temps d’allumage est toujours un peu lent, mais une fois qu’il est lancé, il est capable d’enchainer rapidement les prises de vues. Peu importe la focale utilisée, il semble bien plus rapide que ses prédécesseurs comme le Sony Compact RX100 Mark II.
En mode rafale normale, l’appareil est capable d’enchainer 54 vues en JPEG et 27 vues en RAW + JPEG, le tout à 6 ips (images par seconde). En mode S, l’appareil gagne en vitesse et peut réaliser 45 vues JPEG à 15 ips. Dans ce même mode, les RAW + JPEG sont à 8ips sur 27 vues. Notez qu’une attente de près de 10 secondes se fera ressentir lors de l’enregistrement des vues. Durant ce délai d’attente, l’objectif est immobilisé et ne peut pas être utilisé.
Qualité photo
Avec son capteur Exmor R de 20 Mpx, le Sony RX10 III ne fait pas partie des appareils faisant la course au plus grand nombre de pixels. Il exploite correctement ce capteur de 1 pouce avec son grand zoom 25x afin d’offrir de très bons clichés quelles que soient les conditions de luminosité.
La grande force du Sony RX10 III se situe au niveau de son optique qui est capable de faire mieux que celle équipant le RX10 et le Mark II RX10. En grand-angle, son ouverture est de f/2,4 et en bout de zoom, elle est à f/3,5. Il est regrettable qu’elle ne soit pas à f/2,8 constante, mais ce n’est qu’un détail comparé au zoom 25x dont elle est capable.
Même s’il ne sera pas possible de changer d’objectif, le Zeiss Vario-Sonnar T* 24-600 mm f/2,4-4 est suffisamment polyvalent. Il offrira un résultat concluant quelle que soit la focale utilisée. Ce qui vous permettra de travailler à 600 mm à main levée.
Bien que le capteur soit riche en pixels, il réussit à travailler correctement avec le zoom. Les détails sont parfaitement capturés et les légers défauts sont automatiquement corrigés lors des prises de photo JPEG.
Dans les conditions de basse luminosité, l’appareil peut travailler jusqu’à 800 ISO avec un bruit numérique peu présent. Au-delà de cette valeur, les grains apparaissent progressivement. À 6 400 ISO, les couleurs sont bien tenues, mais une teinte bleue/verte tend à offrir un rendu un peu plus froid. L’appareil peut travailler jusqu’à la limite de 12 800 ISO, une valeur à laquelle les couleurs semblent encore être cohérentes.
Étant un appareil pour expert, ce bridge se montre performant lorsqu’il s’agit de prendre des photos en format RAW. Son capteur de 1 pouce et son optique d’excellente qualité permet au Sony RX10 III d’obtenir de bons résultats en RAW. Il y a plus de détails avec une balance des blancs plus complète.
D’une manière générale, le Sony RX10 III offre des photos d’excellente qualité. Comparé à ce que proposent ses concurrents, il propose un rendu qui pourrait sembler assez juste et légèrement froid au niveau des couleurs. Notez que ce détail est remarqué sur presque tous les appareils de la marque Sony (Téléviseur, caméra, etc.). Avec un bon usage des modes personnalisés, de légères améliorations restent possibles sur les rendus des clichés.
Qualité vidéo
Sony est surtout réputé pour sa maitrise de la vidéo. Son seul grand concurrent dans ce domaine est Panasonic. Ce dernier proposant de plus en plus de boitiers supportant la 4K, Sony est décidé à ne pas le laisser prendre de l’avance.
Le Sony RX10 III est capable de réaliser des vidéos 4 K à 30 24 ips en haute définition grâce à l’utilisation du codec XAVC S. C’est un codec dérivé du XAVC professionnel et qui est utilisé par de nombreuses caméras haut de gamme. Si le codec XAVC S vous oblige à utiliser une carte SDXC, cette contrainte peut vite être oubliée compte tenu de la qualité d’image obtenue.
La full HD est toujours disponible et peut aller de 250 ips en NTSC à 230 ips en PAL. Les enregistrements en HD peuvent quant à elles, atteindre 480 à 500 ips. Pour filmer au ralenti, il faudra passer par le mode HFR, permettant de réaliser des enregistrements de 960 à 1000 ips.
En ce qui concerne les options, vous aurez la possibilité d’utiliser pleinement le mode PASM. De nombreux profils gamma ainsi que plusieurs profils de couleurs sont également disponibles pour vous permettre de personnaliser vos enregistrements. Diverses autres options sont présentes afin de régler l’accentuation, la saturation, etc.
Pendant un enregistrement, le fait de zoomer peut accentuer les mouvements de tremblement, ce qui peut donner un aspect flou aux vidéos. Malgré la présence d’un système de stabilisation sur l’appareil, il faut parfois faire des efforts pour préserver la netteté des vidéos durant l’enregistrement. Lorsque le zoom n’est pas utilisé, la stabilisation interne de l’appareil est suffisante pour éliminer les flous de bougés.
Au niveau de l’audio, le micro intégré du boitier capture correctement les sons. Les vidéastes professionnels préféreront cependant utiliser un appareil d’enregistrement extérieur afin d’obtenir un son de meilleure qualité.